Bons et mauvais animaux sauvages, une conférence de Marie Lucy Dumas au Centre Hospitalier avec l’Association jours de fêtes

L’hôpital de Ponteils, Lili Masson et  l’association Jours de fêtes et Marie Lucy Dumas, historienne, spécialiste du moyen âge avaient organisé le 29 mars une conférence dans le cadre de la programmation de l’atlas de la biodiversité intercommunale. 14 résidents et 12 habitants de Ponteils et des communes voisines ont participé. L’historienne se réfère au 1 er livre de chasse,  de Gaston Phoebus, Conte de Foy. Si aujourd’hui on s’appuie sur la science et qu’on ne croit que ce qu’on voit, au Moyen Age, la représentation des animaux associe animaux fabuleux comme par exemple  la licorne, le phœnix, et animaux réels et les fait coexister. Cette conception animale  combinée entre fiction et réalité se retrouve dans les églises romanes locales comme au Chambonas ou à Malons.  Par ailleurs certains animaux dans l’art roman sur le frontispice des églises symbolisent le démon et invitent les fidèles à prendre garde au mal (comme l’amphisbène, serpent à deux têtes qui conduit une horde de serpents). D’autres encore  représentent le bien et  des Saints de l’évangile  et racontent des épisodes de la vie de Jésus  avec pédagogie : Saint Marc par exemple est représenté par un lion. D’autres encore représentent les péchés capitaux : la taupe, l’avarice, le porc la gourmandise… Le singe caricature l’homme. Les animaux sont aussi présents sur les blasons. Le plus ancien et le plus important est l’ours  concernant la famille Altier de Borne. Il y a  des légendes de dames séduites par des ours, des prénoms avec la racine Ber signifiant ours comme Berthe, Robert, Bernard , des lieux y faisant référence comme le mas d’Orcière… Puis l’ours sera détrôné par le lion que l’on retrouve sur le blason des Seigneurs de la Garde. Le troisième animal sur les blasons est le cerf, puis vient l’aigle et le griffon (tarasque) à qui ont attribue des effets magiques. Les animaux permettent aussi de se moquer des hommes comme avec le lièvre ou l’escargot.

Le droit d’alusatge veut que le seigneur d’Altier exigeât les pattes de l’ours considéré comme le met le plus raffiné. L’évêque exigeait quant à lui les quartiers de cerf et les têtes de sangliers.

La chasse dont G P de Foy disait qu’elle « prépare à la guerre, assure une meilleure santé, permet de communier avec la nature et ouvre les portes du paradis » est interdite au quatorzième siècle jusqu’à la révolution française.

 Le loup ne devient un animal mauvais qu’à partir du seizième siècle. Les prédateurs comme l’ours, le loup, le renard, le sanglier et le lynx sont chassés et supprimés. Aujourd’hui il n’y a plus de forêts sauvages. L’ours et le loup ont été persécutés et chassés et même l’écureuil.

Pour les paysans les bêtes malfaisantes sont l’épervier Marie Lucy nous  livre les mots en occitan,  (lo moisset), le corbeau (lo cropatas), le renard et le loup.

Marie Lucy nous raconte qu’à  Besses où elle habite, on voit sur la poubelle un papier « j’ai perdu une de mes chaussures ». C’est le renard qui dans un trou avait amassé une collection de chaussures et en machouillait le cuir.  C’est là que Madelon a retrouvé sa chaussure perdue !

Au Palais des papes à Avignon, il y a des peintures qui présentent le plaisir pour des gens aisés de se divertir avec des animaux dans la nature. Ce n’est plus du tout la même vision.

Marie Lucy observe qu’il y a eu petit à petit un regard de consommation sur les animaux et la nature, une certaine conception aristocratique, dont on ne peut plus se départir aujourd’hui dit elle après nous avoir fait part de ses sources bibliographiques et de ses travaux de recherche en lien avec les chercheurs Cévenols.